L’exercice ne semble pas aisé pour cette seconde édition du concours de la correspondance ! Écrire comme Mario : c’est dans un premier temps s’isoler avec soi-même. Mario s’est retrouvé seul après avoir fait le choix de devenir marron. Isolé dans une grotte de Sainte Marie, il a vécu là combien de temps, huit jours, huit semaines huit mois… la légende n’a pas de temps…. Dans son isolement, Mario a subi forcément une prospection mentale : il a laissé émerger tout ce qui vient de ses pensées : ai-je bien fait de partir ? au fait, pourquoi je me suis enfui ? Etre seul dans ce lieu désert me sert à quoi ? Et si je retournais là-bas que me feront-ils ? A travers ses multiples questions, Mario se « réappropriait sa vie de manière distancée » comme on dit en littérature… Il en est de même lorsque l’on se met à écrire pour se raconter ou raconter la vie de l’autre. Parce qu’écrire sur soi nous permet d’avancer, comme si nous étions en recueillement. Recueillement et méditation ne sont pas synonymes…. Puisque méditation nous invite à vider notre tête de toutes les pensées alors que le recueillement est un moment pour soi, à penser à soi ou à quelqu’un laisser surgir le flot de pensées… Bref, écrire comme Mario, c’est le retrouver là où il s’est isolé, l’écouter pour entendre sa voix, ses mots son expérience de vie qu’il nous a laissés en héritage…Tous les Réunionnais portent une part de Mario au fond d’eux-mêmes… Ils se côtoient et à travers des mots se transmettent quelquefois l’étincelle de son existence. « Les mots sont nos esclaves » disait Robert Desnos, poète mort en 1944. Il écrivait : « Rien ne te servirait de pleurer et te repentir, Rien ne te servirait d’avoir une attitude noble, Car le néant est ton seul devenir Et ton nom ne survivra pas dans les proverbes du peuple. » « Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères »