La Réunion est-elle un lieu où la nature domine encore ? L’environnement est-il préservé ? L’âme créole est-elle puissante ? Des questions que pourrait bien nous poser Leconte De Lisle à travers sa courte missive ! Marcher, flâner, penser, méditer voilà un bon programme avant de prendre sa plume et rédiger une réponse à LDL. Bon nombre d’écrivains ont fait l’éloge de la marche, de l’influence de la marche sur leurs écritures. Parmi eux : Charles Péguy, David Lebreton, Bernard Ollivier, Antoine de Baecque, Sarah Marquis, Sylvain Tesson. Ce dernier écrivain voyageur écrit : « Aujourd’hui, chaque petit geste est régi par la révolution numérique. Pour prendre un train ou aller voir un tableau de Rembrandt, on doit passer par l’ordinateur. Et, à partir du moment où nous confions le moindre détail de notre existence à ce processeur et ce processus, on cimente la possibilité d’un imprévu. […] Or, quand on n’a pas la légitimité d’établir et d’exposer un discours critique sur ce sujet, il y a la marche. Elle offre la possibilité d’échapper au dispositif, comme dit le philosophe Giorgio Agamben. On se glisse dans un interstice et on marche, on revient à cette liberté de détails en prenant la fuite. » Quant à Antoine de Baecque, historien : il affirme « La déambulation pédestre implique donc une écriture. On pense en marchant ; marcher fait penser puis, parfois, écrire, notamment sur… la marche. Ce cercle peut donner sa structure, sa forme même à l’écriture, autant que son sujet, lui offrant un tempo, une texture, une direction. La marche n’est pas seulement une incitation au récit, au partage de l’aventure avec l’autre, mais elle peut être comprise, par certains auteurs, comme une scansion du corps indispensable au rythme de la narration. » Et si le secret d’une belle lettre à LDL était tout simplement dans quelques heures de marches ? principe du concours Dans la grisaille parisienne, le poète réunionnais Charles Leconte de Lisle devenu Académicien, se promène dans les jardins du Luxembourg. Il entend un badaud s’exclamer : « oh La Réunion, lé pu comme avant ! ». Fort surpris par ce ouï-dire, il s’interroge et vous écrit. "Comment ça : La Réunion, lé pu comme avant ? Et les lieux de mon enfance, de ma jeunesse ? Et les créoles comment sont-ils aujourd'hui ? Vous commencerez votre lettre ainsi : Monsieur Leconte de Lisle, J’ai sillonné l’île, si chère à votre cœur… Rendez-vous sur notre site pour le règlement et à vos plumes !