Pour une première création littéraire artistique, Nadia Akhoun a visé « en plein cœur » l’âme de La Réunion : n’est-il pas rapiésté le cœur du peuple réunionnais ? Si en français le mot rapiécer signifie : réparer, raccommoder une étoffe, du linge, un vêtement ou toute autre surface élimée ou trouée en cousant ou en collant une ou plusieurs pièces… De rapiécer, le créole de La Réunion a opté pour le mot rapiéster… « comme le mot secret, en créole on dit segret », souligne Nadia Akhoun.
Son premier ouvrage est un support « rapiésté » fait de calligraphies, de collages, de matières textiles, de textes en créole, en français, des échanges entre « quelques artistes du cru » : Daniel Waro, Zanmari Baré, Patrice Threutard et Jean Baptiste Refesse plus connu sous le nom de « Solilokèr, n’oublions pas les femmes telles que Patricia Chamand, Danièle Moussa, Mado Maillot, Marie Sisahaye.
Le résultat ? Un doux-mélange que l’auteur a su mettre en scène au fil des pages « disons que l’histoire a commencé dans mon jardin où j’avais réalisé une exposition pour mon entourage amical et familial. De fil en aiguille j’ai voulu « matérialiser par un livre », affirme Nadia Akhoun.
D’abord, il y a huit textes en créole et aussi en français accessibles à tous les âges, « il s’agit d’échanges, de questionnements sur le fil de la vie, de véritables moments de bonheur et de partages », poursuit Nadia Akhoun. « Il y a plusieurs lectures dans cet ouvrage au-delà des phrases sur les mots de la vie, j’ai écrit un conte Madyana ».
L’histoire de Madyana est une histoire universelle, où des anges choisissent leurs mères depuis le ciel avant de venir sur terre poursuivre leurs missions. « Le conte je l’ai inséré dans le livre entre les créations calligraphiques et les fils… ». Le fil emblème de liens que Nadia Akhoun a su magnifiquement mettre en scène.
Rapiésté, un ouvrage qu’elle a édité elle-même : « j’ai fabriqué le papier ainsi que la reliure », commente Nadia Akhoun. Un ouvrage qu’elle a mis en vente sur les réseaux sociaux et qu’il est urgent de découvrir tant pour le contenu que la forme.
A l’heure où le papier commence à se faire rare… il est temps de tenir entre les mains un livre local fait-maison dans lequel résonne puissamment l’âme poétique de La Réunion…
35 euros en vente sur sa page Facebook
Comments